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Hoffe Dioscorea bulbifera

Ziyanm-adon (gcf), Aerial yam (en), Papa voladora (es), Brotwurzel (de)

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Son nom scientifique est « Dioscorea bulbifera L. » de la famille des ‹ Dioscoreaceae ›, tout comme l'igname (voir fiche n°68), mais c'est un igname dit « bulbifère » (qui donne des petits bulbes aériens).
Il est appelé ‹ pousse en l'air › en français, ‹ adore › ou ‹ adon › en Guadeloupe, ‹ koko bourik ›, ‹ koko milè › en Martinique, ‹ massako › en Guyane et en Haïti, ‹ pomme-en-l'air › ou ‹ patate en l'air › sur l'île de la Réunion et ‹ pomme Edward › aux Seychelles.
Son nom ‹ pomme-en-l'air › vient du fait que ses bulbes aériens sont comestibles et se consomment comme des pommes de terre.

Origine

Afrique de l'Est et Asie.

Habitat

D'Afrique de l'Est, cette plante s'est répandue dans tout l'Afrique tropicale (Cameroun, Burkina Faso, Côte D'Ivoire, Ghana, Guinée, Liberia, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone…) sur toutes les côtes est de l'Océan indien et ses îles (Madagascar, Réunion, Maurice…), puis dans les zones tropicales où elle est devenue envahissante.
L'hoffe est aussi présent en Asie (Chine tropicale - où elle est plutôt utilisée à des fins médicinales), Sri Lanka, Inde, Népal, Pakistan, Bhutan, Laos, Cambodge, Thaïlande, Vietnam…), en Océanie (Indonésie; Malaisie; Nouvelle Guinée, Philippines), ainsi qu'en Australie.

La plante pousse et prolifère dès qu'elle a un support sur lequel s'enrouler, de la même façon que ses cousines « ignames ».

Type

C'est une plante grimpante proche de l'igname (même genre botanique) qui donne des bulbes aériens comestibles. Sa tige cylindrique est volubile (telle une liane) : elle s'enroule toujours sur la gauche et peut atteindre 12 à 20 mètres de long.
L'hoffe a un très grand développement foliaire : ses feuilles d'un beau vert, alternes, ont une frange cordée (en forme de cœur). Il fleurit discrètement, pour autant il produit de nombreux « bulbilles* » aériens : ces bulbes tombent sur le sol et servent à la multiplication de la plante en s'enracinant rapidement.
La tige sèche annuellement et la plante repart dès le début de l'été, lors des premières pluies, par pousses depuis le bulbe qui grossit chaque année.
*Les bulbilles (petits bulbes) sont des bourgeons adventifs (qui poussent là où on ne les attend pas), accumulant des réserves et assurant la multiplication végétative.

Fleur

Floraison en septembre-octobre, mais cette plante a une floraison très discrète avec les fleurs mâles et femelles séparées. Les fleurs mâles, blanches, sont regroupées sur une inflorescence pendante de 10 à 20 cm de long.
Les fleurs femelles naissent à l'aisselle des feuilles, petites fleurs d'abord jaune verdâtre puis bordeaux.

Fructification

La fleur femelle produit un bulbe aérien comestible qui lui vaut ses noms vernaculaires.
Récolte à La Réunion : avril - octobre,
décembre - mars aux Antilles.

Fruit

Pousse en l’air, adore, adon, koko bèf, koko bourik...
Bulbille (petit bulbe) aérien de 20 à 200 g, d'un diamètre maxi de 10 cm qui apparaissent sur la plante. De forme ovoïde ou sphérique et de couleur gris-marron. Ils ne doivent être consommés que lorsqu'ils se détachent de la tige de la liane au moindre choc, car récoltés trop tôt, leur taux de produits toxiques peut effectivement être relativement élevé.

Utilisations

Les petits tubercules se consomment cuits : toutes les recettes de la pomme de terre et des racines lui sont applicables.

Les principes amers de l'hoffe comprennent une substance toxique (la diosbulbine) pouvant provoquer une paralysie. Cette substance est utilisée en Afrique pour la pêche et la chasse. Elle est éliminée lors de l’épluchage (le produit est concentré dans la peau) et totalement lors de la cuisson.
Dans la médecine traditionnelle malgache (Île de Madagascar), la pulpe séchée est utilisée contre les plaies, blessures et furoncles.
En Inde, les hoffes servent à traiter les ulcères, les hémorroïdes, la syphilis, la dysenterie et leurs feuilles sont utilisées contre le mal des yeux.

Aux Antilles, des tests sont actuellement menés par l'INRAe, pour utiliser l'hoffe comme alternative à l'igname sur les sols contaminés par la chlordécone.